Originaires de Paris et de sa banlieue, le Grand Paris des années 2000, ils ont 20 ans au moment où la société française se découvre multiculturelle avec les célébrations de la France Black-Blanc-Beur lors de la Coupe du monde 1998 aux émeutes de Clichy-sous-Bois en 2005. Ces personnages de milieux et d’origines différents, aux réalités parfois opposées, sont traversés par les mêmes questionnements existentiels. Qui suis-je ? Que vais-je faire de ma vie ? Et l’amour dans tout ça ?
Salem, fils d’émigrés algériens, est un brillant financier. Mais le destin tragique de son frère remet en cause l’idée qu’il se faisait de son avenir. Lisa, de père antillais et de mère polonaise ashkénaze, rêve de sortir de la banlieue et de réussir. Matthieu, ex-enfant placé, aimerait écrire mais se complaît dans son personnage de dilettante, tout en travaillant dans un centre d’appel aux côtés de Djibril, son collègue et ami. Ronnie, le petit-frère de Lisa, le presque jumeau du frère de Salem, traîne en terminale dans un lycée de banlieue et, au grand dam de son aînée, se voit bientôt rappeur. Céline, lycéenne gothique à Versailles, en rébellion contre sa famille petite-bourgeoise et aux bons soins de madame Diamenka, la mère de Djibril, vit une liaison passionnelle avec Matthieu.
Le destin de chacun peut basculer, ne cesse de se répéter Lisa. Il s’en faut d’un jour, d’une heure, d’une minute… Mektoub ? Quelle part de choix dans tout cela ? Leurs destins sont liés. Au-delà des questions identitaires, ce que cherchent les personnages, c’est le sens de leur vie, du libre-arbitre, du travail, du monde, des relations amoureuses ou familiales.
Avec Nos destins sont liés, Walid Hajar Rachedi dresse avec brio le tableau d’une génération perdue, née dans les années 1980, propulsée dans un XXIe siècle où n’existe plus les grandes idéologies structurantes du siècle précédent, ballotée dans un monde où toute recherche de sens semble aboutir au non-sens.