Jeune administrateur des colonies, Gabriel Féral arrive en Mauritanie en 1942, pour y exercer un métier qu’il a choisi de longue date, mais dont il ne sait pratiquement rien. Là, loin de tout, oubliés dans un monde en guerre, des hommes meurent de faim avec dignité. Entre eux et lui, c’est immédiatement la confiance, mieux l’estime. Patiemment, passionnément, il apprend la langue, les coutumes que, par une étrange alchimie, il ressent bientôt comme siennes. Il n’a pas trente ans quand le Gouvernement lui confie son premier commandement important : le Cercle de l’Assaba, en Mauritanie centrale. Un territoire de 100 000 kilomètres carrés de brousse désolée, de rags, de sable, de rochers et de rares palmeraies : à peu près la superficie de la Provence, des Alpes et de l’Auvergne ! Pratiquement seul, avec une poignée de fonctionnaires africains, collaborateurs et amis, il va devoir — homme-orchestre dans ce lambeau de Sahel désertique — rendre la justice, faire régner la paix, percevoir les impôts, construire des écoles, tracer des routes, forer des puits, la plupart du temps à chameau, partageant la vie de ses cent mille administrés. Avec lui, nous vivons la décolonisation dans cette partie de l’Afrique, et nous basculons dans un autre temps de l’Histoire, celui où le Sahel était encore le domaine des nomades. Mais, surtout, Gabriel Féral nous accorde le privilège rare de nous faire partager la vie de ces nomades dans la monotonie des saisons, dans l’attente des pluies, à la recherche des pâturages, au gré des campements, dans un univers à la limite de la survie. « Le tambour des sables », un témoignage unique sur un métier disparu, et une civilisation en voie de l’être, un livre d’aventures et de tendresse, une histoire d’amour entre un Français et la Mauritanie.